Actualités Chiens brachycéphales : des fragilités mal connues Chiens brachycéphales : des fragilités mal connues Actualité Mis à jour le 22/11/2021 à 13:47 Publié le 29/04/2019 à 18:00 Les chiens brachycéphales (chiens au visage aplati) connaissent un engouement certain de la part des français qui ne connaissent pas toujours les fragilités de ces races. Ce type de races au nez écrasé souffre souvent d’importants problèmes de santé et voit leur espérance de vie parfois divisée par deux. Pourquoi un tel engouement et quelles sont les conséquences pour les propriétaires de ces animaux de compagnie ? Une augmentation du nombre de chiens brachycéphales On assiste à essor démographique important du nombre de chiens à tête aplatie : pékinois, bulldog anglais, bouledogue français, boxer anglais, carlin, terrier de boston, shih-tsu, chow-chow, griffon belge... Toutes ces races de chiens sont regroupées sous le nom chiens brachycéphales. On observe, par exemple, une augmentation du nombre de bouledogues français ces dernières années, selon les chiffres issus du fichiers national I-CAD. Les vétérinaires anglais constatent la même augmentation sur leur territoire. Il faut cependant savoir que plus de la moitié de ces chiens encoure possiblement un traitement clinique important pour espérer vivre sans trop de souffrance et que la plupart du temps, ceux-ci verront leur espérance de vie divisée par deux. Des races qui connaissent un vif succès Grands yeux ronds, bouilles de bébé, faux air boudeurs, popularité importante sur les réseaux sociaux où de nombreuses célébrités pausent avec ces races spécifiques de chiens… ces animaux de compagnie séduisent par leur apparence spécifique. L’effet de mode joue pleinement son rôle dans cet engouement généralisé. Pour les acquéreurs comme pour les éleveurs, priorité est donnée à la beauté au détriment de la santé. Pour répondre à cette demande croissante, certains éleveurs, souvent anglais, opèrent des croisements génétiques dévastateurs. Ils font ainsi se reproduire entre eux des animaux d’une même lignée afin de renforcer les caractéristiques physiques qui font le succès de ces races. Cette consanguinité entraine un appauvrissement du patrimoine génétique et génère des animaux à la santé fragile et à la longévité réduite. Des conséquences sur le bien-être de l'animal L’accentuation de ces particularités physiques qui plaisent tant crée des problèmes de santé importants : difficultés respiratoires, digestives, affections cutanées, problèmes d’yeux, difficultés à récupérer après l’exercice. Cela entraine des situations d’obésité, des espérances de vie réduites de chiens, des mises bas compliquées pour les femelles. Dans plus de la moitié des cas, les propriétaires devront prévoir une ou plusieurs interventions chirurgicales (agrandissement des trous du nez, raccourcissement du voile du palais, césarienne pour permettre aux chiots de venir au monde). Le coût de ces opérations souvent réalisées sous anesthésie générale peut aller de 500 à1200 euros voir davantage en fonction des cas. Le propriétaire d’un chien de ce type de race ce retrouve souvent face à un choix difficile : bien-être animal très dégradé au quotidien ou opérations coûteuses. Réactions des professionnels Le premier octobre 2017, afin de préserver le bien-être animal, la Société Centrale Canine a interdit les accouplements entre chiens d’une même lignée (père-fille, mère-fils et frère-sœur). Pour alerter l’opinion publique sur les conditions de vie difficiles de ces chiens, l’association des vétérinaires anglais (bva) à, quant à elle, lancé une campagne conséquente nommée #breedtobreath* en 2018. * Liens vers le site du Point Vétérinaire ou encore le site BVA